Le Giallo

Ce genre, bien qu’apparaissant un peu plus tôt, explosera réellement au début des années 70, et connaîtra sa période la plus faste autour de 1975.

Son nom « Giallo » (jaune) provient de la couverture jaune des romans policiers des années 20. Il reprend plus ou moins les idées de ces romans et s’inspire également du courant allemand « Krimi » (abréviation de kriminal film)

C’est un genre à la frontière de plusieurs autres : il mêle cinéma policier, cinéma fantastique et d’horreur, érotisme. Il y est très souvent question de perception tronquée, à cause de prise de drogue (consentie ou non), de visions suite à un choc et de don de double vue.

C’est en 1964 avec SIX FEMMES POUR L’ASSASSIN de Mario Bava (un ancien directeur de la photo de génie), que les spécificités du genre commencent à s’imposer.
Un meurtrier masqué, des scènes de crimes particulièrement novatrices et magnifiées, une musique obsessionnelle et inquiétante et un soupçon de nudité et d’érotisme. Le tout sublimé par une photographie particulièrement léchée.

Mais c’est en 1970 que le genre se fera connaître grâce à la trilogie « animalière » de Dario Argento : L’OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL (1970), LE CHAT À NEUF QUEUES (1971) et QUATRE MOUCHES DE VELOURS GRIS (1971).
En reprenant donc les mêmes codes que Mario Bava avant lui, Dario Argento poussera le genre encore un peu plus loin en proposant une mise en scène toujours plus soignée et une violence plus accrue.

Beaucoup de réalisateurs s’empareront du genre afin d’en délivrer leur propre vision notamment Lucio Fulci qui livrera des versions du genre beaucoup plus violentes, flirtant avec le gore LE VENIN DE LA PEUR (1971) ; LA LONGUE NUIT DE L’EXORCISME (1972) ; LA MAISON PRÈS DU CIMETIÈRE (1981) ; L’AU DELÀ (1981)

Les années 80 marqueront le début du déclin pour le genre et pour le cinéma italien en règle général. Bien que des réalisateurs continuent de produire et réaliser des gialli (Dario Argento ou Lamberto Bava, le fils de Mario Bava), beaucoup s’exporte aux États-Unis (qui verra naître plus tard le slasher, genre qui doit énormément au giallo) laissant le genre s’essouffler dans le pays qui l’a vu naître.