Au fil du voyage, dans cette Russie enneigée des années 90, qui dégèle lentement, et où il n’y a que les messages manuscrits et les téléphones à cadran pour rester en contact – ou ne pas se perdre à jamais –, un très beau film s’invente.
Le cinéaste enveloppe ses acteurs dans l’obscurité chaude et granuleuse d’une pellicule qui estompe les traits. (…) À cette échelle, on ne sait dire où s’arrête un corps et où commence le monde – le compartiment comme boîte de Petri ou bocal à cornichons, où le vinaigre finit par produire un effet émollient.